![]() |
Syndicat d'Apiculture du Rhône et de la Région Lyonnaise
Chambre d'Agriculture - 18 rue des Monts d'Or - 69 890 La Tour de Salvagny |
Accueil
Le Syndicat Agenda apicole Pesticides et mortalité Flash infos Historique infos Découvrir les abeilles Techniques apicoles Rucher-école et formation Foires aux miels Concours des miels Coopérative apicole Sanitaire Assurances Sorties Apicoles Tribune libre F.a.a.r.a. Congrès National 2008 Gestion des ruchers Adhésion Liens Plan du site Contact |
HIVERNAGE DES COLONIES D’ABEILLES
QUELQUES REMARQUES SUR L’HIVERNAGE DES COLONIES D’ABEILLES Jacques FRENEY
Une abeille isolée surprise par le froid s’ankylose et meurt lorsque la température descend au-dessous de 5°C. MISE EN HIVERNAGE DES COLONIES Elle doit être terminée pour la mi-octobre, et elle consiste essentiellement à respecter un minimum de conditions favorables à la survie de la grappe. Minimum de varroas dans la ruche Les traitements doivent commencer le plus tôt possible, en juillet par exemple, ou juste après la dernière récolte s’il n’a pas été possible de faire autrement. Nourriture saine
La nourriture ne doit pas contenir des sucres non assimilables par l’abeille (maltose, lactose ...) ni des aliments contenant beaucoup de déchets (miellats, jus de fruits récoltés par les abeilles, sucre de canne, sirops de qualité médiocre avec des restes d’amidon ...). Nourriture abondante Actuellement je considère que pour passer l’hiver une colonie sur un corps de ruche doit avoir 15 kg minimum nets de provisions, et une ruchette 12 kg minimum au moment de la pesée que j’effectue début septembre.
Pour trouver cette quantité de nourriture supplémentaire à donner, Il faut donc soustraire au poids réel total de la pesée, le poids de la ruche vide, le poids estimé des rayons vides sans oublier environ 2 kg pour les abeilles. Avant la pesée il faut vérifier que certains cadres du corps ne sont pas bloqués avec du pollen pollué que les abeilles ne consomment pas, qu’elles n’évacuent pas, et que l’on retrouve pendant l’hiver dans les colonies mortes de famine dans des ruches lourdes contenant 10 kg ou plus de ce pollen avarié.
Il faut nourrir le plus tôt possible, car ce sont les abeilles d’été qui vont faire le travail de transformation et de stockage du sirop. Les abeilles d’hiver qui naissent à partir de septembre se distinguent des précédentes par un "corps gras" abondant nécessaire pour résister à la froidure. Ce nourrissement participe à la réactivation de la ponte de la reine surtout si nous prenons soin de distribuer du candi protéiné dès que le sirop est absorbé. Je complète les provisions en plusieurs fois, avec un sirop 1/1 qui en général est concentré en 2 ou 3 jours par les abeilles selon les relevés de ma balance. Une balance électronique reliée à mon ordinateur effectue une pesée de la ruche témoin toutes les 2 heures, et donne un récapitulatif journalier des variations de poids.
Ruche isolée contre le froid et volume proportionnel à la grosseur de la grappe Il faut toujours que la grappe hiverne dans un espace qui lui permette de maintenir la chaleur nécessaire à un bon hivernage. Certains apiculteurs hivernent leurs ruches sur un corps surmonté d’une hausse avec plus ou moins de provisions. Ce n’est pas une bonne méthode. Le volume à chauffer est dans ce cas trop important et la nourriture doit se trouver au contact de la grappe. Protéger la grappe contre les rongeurs, l’humidité, le vent ... Il ne faut pas oublier que si elles en ont l’occasion les abeilles pillent volontiers le miel de leurs voisines, suivies par les guêpes qui s’introduisent furtivement dans la ruche.
Il est indispensable d’incliner légèrement les ruches pour que l’eau de ruissellement ou de condensation s’écoule dehors, et de poser de lourds poids sur les toits légers en tôle pour éviter qu’ils s’envolent les jours de grand vent. Ne pas déranger les colonies pendant l’hiver
Pendant l’hivernage la colonie ne doit pas être dérangée sauf pour une intervention que je juge indispensable : purger la ruche du maximum de varroas, pendant que le couvain est absent ou presque inexistant. Reprise de la ponte de la reine Très tôt en saison, la reine reprend sa ponte. De quelques oeufs par jour, la ponte augmente progressivement et peut atteindre 2000 oeufs en avril, mai ou juin. Les vieilles abeilles disparaissent épuisées, et il est indispensable qu’elles soient remplacées par de nombreuses naissances
Actuellement les apiculteurs ont pris l’habitude de nourrir très tôt leurs colonies, souvent dès le milieu de janvier, au départ avec du candi, puis avec du sirop pour activer le développement du couvain. La pratique de l’apiculture devient difficile Je reste toujours impressionné par les quantités de sirop consommé chez certains collègues par les colonies en une année, quantité qui n’est pas toujours en rapport avec la récolte de miel obtenue. Les néonicotinoïdes et les autres pesticides, le varroa, le modèle agricole, le changement climatique et même le manque de sélection de races d’abeilles adaptées à ces nouvelles conditions ..., expliquent en partie la difficulté d’hivernage de nos colonies d’abeilles. Et pour se remonter le moral voici une image estivale d’un rucher. Cela prouve que tout espoir n’est pas encore perdu.
FRENEY Jacques - 31 octobre 2020 |